Un policier poursuivi devant le tribunal pour des faits de violence à Bastogne et Neufchâteau
Le policier aurait usé illégalement de la force lors d’une intervention liée aux mesures Covid à Bastogne. Deux ans plus tard, alors qu’il n’était pas en service, il a blessé un jeune à Neufchâteau, lors d’une bagarre en terrasse d’un café.
- Publié le 24-04-2024 à 06h00
Pas banal, un policier de la zone Centre Ardenne est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau pour deux faits de violence.
Le premier, lorsqu’il était en service. Nous étions alors au mois d’août 2020, en pleine période Covid. En combi, il patrouille avec un collègue dans Bastogne, et interpellent dans la grand-rue un individu qui fume et ne porte pas le masque. Une injonction qui ne plaît pas à l’intéressé qui le fait savoir. S’en est suivi un dialogue houleux entre les deux parties qui se retrouvent quelques minutes plus tard sur la place McAuliffe. Là, le fumeur est gazé, mis au sol à l’aide d’un étranglement vasculaire puis d’une clé de bras.
La scène a été captée par les caméras de vidéosurveillance de la Ville de Bastogne. Sur base de ces images, le procureur de division Dimitri Gourdange estime que la victime n’était pas agressive, qu’elle ne représentait pas une menace immédiate, que rien ne justifiait l’usage du spray incapacitant. Il requiert 3 mois de prison et 100€ d’amende.
Auditionné lors de l’enquête, le collègue du policier poursuivi devant le tribunal reconnaît que “les images jouent en défaveur” de l’intervention… car il manque le son et le contexte.
Selon Me Dethier, l’usage de la force était bel et bien légal. “Monsieur a suivi le combi jusqu’à la place. Il a continué les insultes. Il a été prévenu que s’il continuait, il serait fait usage de la force. Un spray incapacitant a été utilisé pour l’arrêter dans son élan, et la prise vasculaire pour l’arrêter. ”
Il a empoigné un jeune de 17 ans
Deuxième affaire. Cette fois, le policier n’était pas en service. Il se trouvait en famille, pour l’anniversaire de son fils, sur la terrasse du café “Le New” à Neufchâteau. Nous étions en juillet 2022. Arrive une voiture qui dépose une jeune fille, et fait demi-tour, prenant la rue à sens unique à contresens. Le policier fait la remarque à la tablée voisine à laquelle s’est assise la jeune fille. Un jeune de 17 ans lui réplique “va te rasseoir, gros”. Ce qui n’a pas plu au policier qui a empoigné l’adolescent. S’en est suivi des coups et une chute au sol, blessant les deux protagonistes, qui loin d’être calmés, ont remis le couvert quelque temps plus tard après une nouvelle insulte.
Le policer assure n’avoir porté aucun coup. “Quand on empoigne quelqu’un, on assume les conséquences de cette empoignade. Compte tenu de leur professionnalisme, les policiers doivent prendre du recul par rapport à certaines remarques”, le sermonne Dimitri Gourdange qui requiert 4 mois de prison et 100€ d’amende.
“L’empoignade, ce ne sont ni des coups, ni des blessures”, plaide Me Dethier, sollicitant un acquittement. Ou à tout le moins une suspension du prononcé, rappelant les états de service impeccables de son client.
Me Danneels sollicite 2500€ de dommages pour le jeune homme ainsi que le remboursement de divers frais médicaux et de déplacements.
Jugement le 28 mai.